Le jour où j’ai rencontré Julien Courbet et les investisseurs de "Qui veut être mon associé ?" 

 

6 juillet 2019 : dernier jour de tournage pour l’émission « Qui veut être mon associé ? ».

Les investisseurs ont déjà rencontré plus de 50 entrepreneurs et auraient décidé d'accompagner 1/3 de ces entreprises alors il va falloir redoubler d’effort pour les convaincre à mon tour me suis-je dit. 

Avec Constant & Zoé, j’avais déjà eu l’occasion de pitcher et d’intervenir lors de conférences ou à l'occasion de reportages. Cet exercice ne m’était pas inconnu. 

 

Mais le 6 juillet 2019, le contexte était plus déroutant. Je tournais plusieurs heures tout en aidant la scénographe aux préparatifs et en m’entraînant avec Raphaël, un entrepreneur recruté par la chaîne pour « coacher » les entrepreneurs en vue de leur future confrontation avec les investisseurs. J’étais arrivée vers 10h30 sur le lieu du tournage et je passais à 16h. Habituée des présentations, j'étais pourtant impressionnée car les investisseurs sont des entrepreneurs aguerris aux parcours passionnants : 

  • Catherine BARBA, Fondatrice du PEPS Lab spécialisée dans l'accompagnement des marques dans leur transformation digitale
  • Delphine ANDRÉ, PDG du Groupe de transport Charles André
  • Marc SIMONCINI, Fondateur du site Meetic, du Fonds Jaïna et plus récemment du Angell Bike
  • Marc VANHOVE, Fondateur de la franchise Bistro Régent 
  • Eric LARCHEVÊQUE, Fondateur de Ledger spécialisée dans la sécurisation des cryptoactifs

La journée allait être longue mais riche et passionnante ! :)

 

Les objectifs pour Constant & Zoé en participant à "Qui veut être mon associé ?" de M6

L’entreprise n’étant pas rentable, la recherche de financements était réelle. Nous perdions (et nous perdons toujours) chaque jour de l’argent. Notre chiffre d’affaires a été multiplié par deux mais les moyens mis en œuvre pour croître sont toujours plus importants que l’argent gagné. 

Pour ainsi maintenir notre croissance et accélérer, de nouveaux financements seraient nécessaires sur l’année en cours. 

 

Pourtant, je n’avais pas pour objectif de convaincre les investisseurs d’investir dans mon entreprise.

 

J’étais effectivement persuadée que notre activité n’avait pas de lien avec leurs secteurs d’activité et que je n’étais pas en mesure de leur promettre un retour sur investissement à la Uber…

Mes objectifs étaient ailleurs : 

  • Montrer que les « patrons » du quotidien ne sont pas les patrons dont on parle tous les jours et que développer son entreprise est une bataille longue, éprouvante et passionnante ; 
  • Parler du handicap : le handicap concerne des millions de personnes en France et doit être visible (publiquement) ;
  • Apporter de la visibilité à Constant & Zoé : nos 3 000 clients sont aujourd’hui ravis de nos produits et nous sommes convaincus que nos vêtements facilitent l’habillage des personnes handicapées mais nous manquons de notoriété pour maximiser notre impact.

J’avais donc pour mission de rentrer dans l’arène et de plonger les investisseurs dans mon univers, mon entreprise et dans ma vie. Mon challenge était ainsi de tenir un discours sincère, organisé et fédérateur. Je voulais avoir un vrai dialogue constructif avec les investisseurs présents et défendre coûte que coûte mes intentions ! 

 

La bataille serait remportée si les investisseurs comprenaient ma présence et les ambitions de Constant & Zoé, même sans investir.

Quand Julien Courbet m’accueille à 16h dans le Plateau B, deux minutes avant de rencontrer les investisseurs en Plateau A, je repense à ces objectifs. La pression est grande, à la hauteur des enjeux.

J'étais consciente du risque que j'étais en train de prendre.

 

Une fois sur le plateau A, tout est assez impressionnant. Le plateau est très beau, les investisseurs aussi et les lumières vous font perdre tous vos repères (je me suis placée de manière approximative où il me semblait devoir être… mais je ne voyais plus la fameuse croix que l’on m’avait précédemment indiquée).

 

Peu importe, il fallait commencer et l'adrénaline a joué son rôle de moteur ! Il y a les caméras, c’est vrai, mais tout reste très réel et réaliste tant les échanges ressemblent à tous les autres échanges que j’ai pu avoir avec des investisseurs dans la vraie vie. 

 

Après mon pitch de 3 minutes, s'en suivent les questions des investisseurs :

  • Qu’est-ce qu’un vêtement facile à enfiler pour une personne handicapée ? 
  • Pourquoi proposer des coloris assez sobres et un style uni pour vos modèles ? Vos clients ne souhaitent-ils pas porter des motifs ou du jean ? 
  • Quels sont les prix de vos vêtements ? 
  • Pourquoi la marque s’appelle-t-elle Constant & Zoé ? 
  • Quelle est votre équipe ? 
  • Où fabriquez-vous les collections ? Quels sont les délais ? 
  • Vos modèles sont-ils protégés ? 
  • Avez-vous de la concurrence ? 
  • Quelle est la taille du marché ? 
  • Comment commercialisez-vous vos collections ? 
  • Quelle est la valeur de vos stocks actuellement ? 
  • Quel était le montant de la première levée de fonds ? Qu’avez-vous mis en œuvre depuis ? 
  • Que souhaitez-vous faire avec le financement recherché ? 
  • Quelle est votre marge brute ? 
  • Quand serez-vous rentable ? Pourquoi est-ce si long ? 
  • Quel âge a Constant ? Comment va Constant aujourd’hui ? 

L’échange durera quasiment 1h30 et quel combat ! 

S’en suit un silence déstabilisant… pendant lequel, après 1h30 d’argumentation, j’ai pensé que j’étais passée à côté… que je n’avais pas réussi à transmettre ce qui m’animait.

 

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